Ziyanm (gcf), Yam (en), Ñame (es), Yamswurzel (de)
« Igname » est le nom vernaculaire désignant en français plusieurs espèces de plantes (celles dont les tubercules sont comestibles) appartenant au genre ‹ Dioscorea › (ce genre comprend 600 espèces).
Ce nom vient de l'africain ‹ nyam › (signifiant ‹ manger › en langue mandingue, d'Afrique de l'Ouest).
Le terme désigne la plante et le tubercule lui-même consommé comme légume - racine.
En Amérique du Nord et au Québec, ce qu'on appelle igname est souvent en fait une patate douce. Plusieurs espèces différentes sont cultivées pour l'alimentation, comme par exemple :
En Afrique, on récoltait déjà l’igname sauvage 35 000 ans avant notre ère (il a été découvert, dans la région des grands lacs, les pics et des houes de pierre qui ont servi à creuser le sol).
L'igname est cultivée depuis l'époque préhistorique (12500 - 4000 avant JC), en Afrique, en Asie du Sud, en Amérique du Sud et dans la Caraïbe depuis que des hommes (les Ciboneys) y pénétrèrent , 3500 ans avant JC.
Sa domestication, il y a 12 500 ans, serait antérieure à celle des céréales (entre 12 000 et 10 500 ans).
L'igname est répandue dans toutes les régions tropicales humides du globe, ainsi on cultive :
Certaines espèces (Dioscorea opposita) sont également plantées dans les régions avec saison sèche, voire en régions tempérées, en Asie tempérée et en France (Loir et Cher où ce type de culture (700 t/an) se développe pour répondre à une demande des populations africaine et antillaise installées sur son territoire).
L'igname est une culture importante au plan mondial.
La récolte annuelle est d’environ 40 millions de tonnes sur 4 millions d’hectares répartis dans 56 pays.
Les principaux pays producteurs sont en Afrique de l’Ouest : Nigeria (26 millions de tonnes), Ghana (4 millions), Côte d'Ivoire (3 millions), Bénin (1 million) et Togo (1 million). Viennent ensuite l'Amérique du Sud et la zone Caraïbe ainsi que l'Océanie (Nouvelle-Guinée, Vanuatu, îles Salomon et Nouvelle-Calédonie).
En Nouvelle-Calédonie la culture de l’igname à une grande importance, d’une part parce qu’elle est présente dans l’alimentation de la population mais aussi parce qu’elle est essentielle dans les rites coutumiers (mariage, naissance, inauguration…).
L’igname est une liane à tubercule de la famille des ‹ Amylacées ›.
L'igname est utilisée depuis toujours comme plante vivrière (auto-consommée par les paysans eux-mêmes et la population locale).
Il existe environ 600 espèces d'ignames.
Fleurs très parfumées, pendantes, de couleur vert blanchâtre.
Récolte des rhizomes de janvier à avril en Guadeloupe.
Les tubercules de forme variable, ovoïde à oblongue, parfois aplatie ou en forme de massue allongée, ont une longueur moyenne de 30 cm pour un diamètre de 10 cm mais ils peuvent atteindre 1 m de longueur et leur poids aller jusqu’à 15 kg. Ils sont garnis d’yeux comme les pommes de terre.
La peau est généralement jaune, mais elle peut être presque blanche ou plus foncée, de brunâtre à noirâtre.
La chair elle, peut aller du blanc au gris, mais aussi être jaunâtre, voire mauve (cushcush), en fonction des pigments anthocyanes qu’elle contient.
La composition chimique des tubercules est voisine de celle des pommes de terre avec environ 25 % d’amidon, mais un peu plus de protéines (environ 7 %, quatre fois plus que le manioc). Les tubercules sont très pauvres en matières grasses et en minéraux, et assez riches en vitamine C.
Certaines variétés d'ignames sont toxiques lorsque mangées crues en grande quantité car elles contiennent un alcaloïde nocif (la dioscorine, qui tire son nom de celui de la dioscorea).
En Guadeloupe, de nombreux travaux de recherche agronomique ont été effectués sur l'igname par Monsieur Lucien Degras (1927-2017), l'un des co-fondateurs du centre INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) des Antilles et de la Guyane, auteur de l'ouvrage « l'igname : plante à tubercule tropicale ».
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