Bananier Musa

Bannann (gcf), Banana (en), Banana (es), Bananenstaude (de)

« Banane » provient du nom portugais « banana », lui-même issu du bantou de Guinée (Afrique de l’Ouest).
Son nom scientifique « Musa L. » est dédié à Antonius Musa, médecin de l’Empereur romain Auguste (27 av. JC/14 ap. JC).

Origine

Asie tropicale : Birmanie, Thaïlande, Vietnam, Inde, Chine (sud), Sri Lanka, et Asie du Sud-Est : Bornéo, Philippines, Malaisie et Nouvelle-Guinée.

Habitat

Les bananiers poussent dans les régions chaudes et humides. On les trouve dans toutes les zones tropicales et sub-tropicales du globe.

Introduits tout d’abord par les Arabes en Afrique du Nord puis en Afrique occidentale, ensuite par les colons à Saint Domingue en 1516, ils gagnent tout l’arc caribéen.

En 1820, des officiers de la marine française rapportèrent des plants de la banane Gros Michel « Musa acuminata. », variété originaire de l’Asie du Sud-Est) vers la Martinique où des colons les plantèrent. De là, elle fut cultivée dans toute la Caraïbe et notamment en Haïti et en Jamaïque, puis en Amérique centrale, aux Iles Fidji et jusqu’en Australie. Le succès commercial de cette banane est dû à sa fragrance unique et fruitée; elle était alors la banane la plus consommée. Mais, début du 20ème siècle, un champignon, le Fusarium oxysporum, apparaît au Panama et décime les bananiers (Maladie de Panama). La maladie se répand, la production mondiale fléchit jusqu'à s'effondrer vers les années 1960. La Gros Michel fut alors remplacée à l'exportation par une variété de bananes Cavendish, variété actuellement touchée par le même champignon (*).
Aujourd’hui, seules Sainte Lucie, la République du Congo et la Thaïlande cultivent encore La Gros Michel. 


(*) Lire l’article à se sujet.

Type

Le bananier n’est pas un arbre, mais une plante herbacée pouvant atteindre 8 mètres de hauteur. Il ne possède pas de vrai tronc, mais un stipe (tout comme les palmiers), constitué d’un empilement de gaines foliaires qui s’accumulent.

Il existe plus de 50 variétés, mais seules deux espèces ont participé à la naissance de la banane-légume et de la banane-fruit.

Le fruit est récolté vert, après 8 à 13 mois de culture, selon les conditions de production.

La propagation traditionnelle du bananier se fait naturellement : avant de mourir, le pied mère émet des ramifications latérales qui vont lui succéder.

Fleur

Toute l’année (épanouissement après 7 à 9 mois).
Les fleurs femelles portées sur un long axe épais terminé par le bourgeon mâle - la popotte, donnent naissance à des fruits (les doigts) disposés en étages (les mains) pour former un régime.

Fructification

Toute l’année (3 mois après la floraison). Chaque plant donne un seul régime au bout de 9 mois.
Un régime peut porter jusqu’à 15 « pattes » ou « mains », soit 50 à 200 doigts pour un poids de 40 à 80 kg.

Fruit

Banane.

Les fruits sont des baies allongées, avec une écorce épaisse et molle. Les fruits sont rangés en couronnes (mains) superposées autour d’une grosse tige, formant ainsi un régime.

Après la fructification, la partie aérienne de la plante meurt, mais du rhizome sortiront de nouveaux faux troncs.

A la différence de la banane « dessert », la banane « plantain » ne séjourne pas en mûrisserie : elle murit naturellement, les tissus de sa peau s'amollissent, la chlorophylle se détruit et la rend de plus en plus jaune.

Utilisations

Les différentes variétés de bananes utilisées sont :

  • La banane « plantain » consommée à différents stades de maturité : verte ou jaune.
    Cuite à l'eau, elle accompagne (coupée en tronçons ou sous forme de purée, de gratin) le poisson, la viande. Elle peut aussi être rôtie, frite ou grillée.
    À Marie-Galante, elle entre dans la composition du « bébélé ».
    • Les bananes « plantain » vertes, séchées et transformées en farine, sont utilisées en boulangerie et en brasserie.
    • Les bananes « plantain » mûres (jaunes) servent à la fabrication de confitures et de confiseries.
  • La banane « poto », verte ou jaune, plus courte et plus large que la banane « plantain » est utilisée de la même façon que cette dernière.
  • La banane « figue rose » de couleur rouge, à la chair rose.
  • La banane verte « poyo » (en Guadeloupe), « ti-nain » (en Martinique) est utilisée immature; elle est cuite (sans la peau) avant consommation.
    Arrivée à maturité, sa peau devient jaune et sa chair sucrée car son amidon s’est transformé en sucre (= dextrinisation). Cette banane prend alors le nom de « figue » ou de banane « dessert » aux Antilles.
    C’est la banane (cavendish) exportée depuis la Guadeloupe et la Martinique.
    Elle est consommée crue, en fruit de bouche, en salade de fruits, Avec ces bananes « dessert » on réalise des confitures, des tartes, des gâteaux, des beignets ainsi que des nectars.

Autres bananes « dessert » :

  • la « figue-pomme » se consomme très mûre. Elle a un goût acidulé ressemblant à celui de la pomme.
  • la « fressinnette » ou « fraycinette » : petite banane délicieusement fruitée, à la peau fine et à la chair jaune orangé.
  • la « Banane bleue » : la Blue Java  « Musa acuminata × balbisiana Blue Java » est une variété de banane de couleur bleue qui pousse aux Philippines, aux îles Fidji et à Hawaii. Ses fruits ont la peau au ton vert-bleu quand elles ne sont pas complètement mûres et ont la particularité d’avoir un goût se rapprochant de la glace à la vanille.

Les feuilles du bananier sont utilisées comme « récipient » de cuisson (papillote) ou de présentation (bol).

La fleur du bananier est utilisée dans la recette du cari de baba figue (île de la Réunion).

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